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Nicolas Passello, responsable du Yamabushi Le Noirmont, fait la une de la presse! article du 28.04.2014 Hockey Expert

Date : 29/04/2014

Nicolas Passello: «Franches-Montagnes fait partie du top 4 du gr. 3 de 1ère ligue»

           

Natif de Carouge, Nicolas Passello est entré dans le monde du hockey il y a quelques mois seulement. Actif jusque-là dans le kick-boxing (coach et instructeur), ce responsable opérations dans une direction de fonds de placements est devenu le 1er janvier dernier le nouveau président du HC Franches-Montagnes. Rencontre avec un sportif qui érige le respect et l’agressivité positive comme valeurs fondamentales.

Photo Kevin Vaucher

Saignelégier, Kevin Vaucher, le 28/04/2014 à 23:12:15

Après 15 années passées dans le canton de Vaud,  ce Genevois de 49 ans s’est installé voici huit ans dans le Jura avec sa famille.  Le coin est sympa, la mentalité des gens nous correspond bien et il y a passablement d’activités à faire dans la région», s’enthousiasme-t-il. Une intégration réussie qui le pousse à s’intéresser au HCFM, un club régional qui joue le haut du tableau depuis plusieurs années déjà. En septembre 2013, le club cherche un nouveau président afin de remplacer François-Xavier Boillat sur le départ. «Les dirigeants m’ont contacté car malgré plus de 80 demandes, ils n’avaient trouvé personne pour reprendre le poste. Bien que novice dans ce sport, j’ai accepté de relever ce challenge car le HCFM est une entité saine et organisée», précise le résident des Enfers. Trois mois plus tard, l’équipe dirigée par Martin Bergeron est devenue championne romande de 1ère ligue. Difficile de rêver mieux pour ses grands débuts dans la peau de président. Nicolas Passello, vous voici à la tête du HC Franches-Montagnes. Pensez-vous avoir toutes les qualités requises pour diriger un club comme celui-ci?  Oui, que ce soit dans mon travail ou dans le kick-boxing, j’ai toujours eu à m’occuper d’une équipe. J’ai donc l’habitude d’avoir sous ma responsabilité un certain nombre de personnes. Savoir écouter les avis des autres avec diplomatie tout en sachant prendre ses responsabilités et trancher le moment venu est quelque chose que je connaissais déjà. Ainsi, j’ai pu diriger mes premières séances de comité sans problème et apprendre à connaitre le rôle de mes collègues dans la sérénité. Je suis bien entouré et nous fonctionnons de façon très collégiale. Vous qui n’avez pas baigné dans l’univers du hockey sur glace, vous occupez-vous malgré tout de l’aspect sportif? C’est le comité des transferts formé par Martin Bergeron, Christophe Nicolet, Peter Grifhorst et Olivier Baume qui se charge des décisions purement sportives. Cependant, je m’y intéresse de très près puisque j’ai aussi mon mot à dire, même si pour l’instant j’ai plutôt un rôle d’observateur. Cela me permet de me tenir au courant des dossiers en cours. Avant même mon entrée en fonction j’avais déjà participé à plusieurs réunions afin de me familiariser avec les diverses tâches effectuées par le comité. Mon prédécesseur, François-Xavier Boillat, est parvenu à instaurer une structure transparente et organisée ce qui a facilité mon adaptation. Il a fait du très bon travail même si nous n’avons pas la même vision des choses. Justement, qu’est-ce qui va concrètement changer par rapport à votre prédécesseur? Contrairement à François-Xavier qui préférait mettre une distance entre le vestiaire et lui, je suis un homme de terrain qui aime le contact avec les joueurs. J’aime être au plus proche de l’action possible, ressentir les émotions par lesquelles ils passent pour trouver les bons mots lorsque je m’adresse à eux notamment. Mon rôle d’instructeur de kick-boxing au Noirmont me permet de comprendre les états d’âmes des sportifs et donne un certain crédit à ce que je dis selon moi. Finalement, comme je ne gravitais pas autour du HCFM avant mon engagement, j’apporte un regard nouveau et neutre, ce qui peut s’avérer très utile dans certaines situations. Un nouveau regard et des nouvelles ambitions également ou la NLB restera-t-elle une douce illusion pour Franches-Montagnes?  Malheureusement il faut garder les pieds sur terre, la NLB est et restera une ligue inatteignable pour notre club. Plusieurs facteurs conduisent à ce constat. La raison principale est l’argent. Nous n’avons pas le budget nécessaire, le HCFM tourne avec un budget de 600'000 francs par année et il nous reste quasiment aucune marge de progression. Or, pour tenir la route à l’étage d’en-dessus, il faut au minimum un budget trois à quatre fois supérieur au nôtre. Sans compter que d’autres clubs sont déjà bien implantés dans la région? Effectivement, avec le HC Ajoie et le HC La Chaux-de-Fonds, un troisième club de la région en deuxième division helvétique ferait trop, beaucoup trop. Attirer les sponsors et fidéliser un public deviendrait vite compliqué. On a vu ce que cela a donné en Valais lorsqu’un canton compte trop d’équipes dans la même catégorie de jeu (ndlr: la faillite du HC Sierre en 2013). Finalement, nous n’avons pas une patinoire conforme pour «viser plus haut», nous resterons donc un club formateur de 1ère ligue et un tremplin idéal pour les jeunes Neuchâtelois et Jurassiens qui souhaitent attirer l’attention des formations de NLB. Ces clubs représentent-ils une concurrence pour le club franc-montagnard? C’est certains que s’ils n’existaient pas, nous aurions davantage de soutien mais c’est une très bonne chose de posséder deux clubs de cette qualité et de cette renommée. Ce sont deux entités porteuses et importantes. Le HC Ajoie permet de faire rayonner et connaître le Jura loin à la ronde tout comme le HCC avec les montagnes neuchâteloises. Je les considère plutôt comme des partenaires que des concurrents. Nous collaborons avec eux en offrant du temps de glace en 1ère ligue à certains de leurs juniors. Tout le monde est gagnant. Malgré le titre de champion romand décroché cette année, avec une moyenne de 250 spectateurs le HCFM peine à garnir les tribunes de sa patinoire. Comment expliquez-vous ce manque de soutien populaire? Les gens pensent que l’équipe n’est pas assez régionale d’après moi. Je ne sais pas pourquoi ils ont cette idée-là, car aujourd’hui l’équipe est construite autour d’un solide noyau de joueurs régionaux (40 à 50 % du groupe). A l’avenir, nous continuerons d’engager «des gars du coin» sans oublier toutefois de profiter de la moindre opportunité intéressante sur le marché. De plus, en fin de saison nous avons mis sur pied plusieurs actions spéciales pour faire revenir le public aux matchs en offrant par exemple l’entrée au fan’s club d’Ajoie ou aux personnes déguisées lors de carnaval. Nous allons continuer cela la saison prochaine en proposant une offre alléchante  lors de chaque mois. Quel sera l’objectif sportif lors de la saison 2014/2015? La saison prochaine, il s’agira avant tout de défendre notre titre de champion romand. Mais cela va être compliqué car on nous attendra au tournant et nous serons l’équipe à battre et à abattre. Comme chaque année, le «big four» formé par Morges, Guin, Sion et Franches-Montagnes va se livrer une lutte acharnée. Est-il facile d’attirer de nouveaux joueurs dans le Jura? Le Jura est surtout connu pour l’horlogerie car de nombreuses entreprises de ce secteur y sont implantées. Comme tous les joueurs de 1ère ligue travaillent en parallèle du hockey, la difficulté réside à dénicher des renforts ayant suffisamment de connaissance dans ce domaine pour trouver un job qui leur convient. Jusqu’à présent, le club a toujours su trouver des solutions. L’année dernière par exemple, nous avons perdu un gros poisson en la personne de David Vaucher, ce qui n’a pas empêché le comité des transferts de le remplacer en engageant un ancien joueur de ligue nationale, Timothé Tuffet. Quel joueur aimeriez-vous voir évoluer sous vos couleurs? Sandro Abplanalp du HC Düdingen Bulls. Je trouve qu’il a un talent incroyable et un gabarit impressionnant. Mais il est très attaché à son club et ce sera difficile de l’engager. Quelles sont les valeurs défendues par le HCFM et son président? Je me considère comme un roc au cœur tendre et le HC Franches-Montagnes me correspond bien puisque c’est une équipe robuste et physique avec un mode de fonctionnement très humain. Durant la dizaine d’heures de bénévolat par semaine que me demande ma fonction de président, j’essaie de transmettre un certain modèle de sportif. Jean-Yves Thériault (champion du monde de Kick-boxing et invaincu durant 15 ans) et Mohamed Ali se rapprochent de ce modèle. Mon papa me réveillait la nuit pour voir ses combats et cela m’a marqué. Lorsqu’il entrait sur le ring il venait avec une dose incroyable d’agressivité positive tout en restant toujours très fair-play, deux valeurs fondamentales à mes yeux. Le HCFM fait partie de 32 équipes qualifiées pour le premier tour de la coupe de suisse dont le tirage au sort aura lieu le 29 avril 2014. Que représente une telle compétition pour un club de ligue amateur? C’est une chance incroyable pour un club amateur comme le nôtre de pouvoir affronter une équipe de NLB, voire de NLA. C’est une compétition extrêmement motivante et attractive pour les joueurs qui ont la possibilité de jouer contre des joueurs qu’ils regardent habituellement à la télévision. Comme les équipes de ligues inférieures ont le droit de jouer à domicile, un derby contre Ajoie ou un match de prestige contre Berne, par exemple, ferait du bien au niveau des rentrées d’argent. Proposer un tel spectacle aux Jurassiens serait quelque chose de splendide. Au niveau du championnat, avez été sacré champion romand de première ligue. Comment avez-vous vécu ce sacre? Les émotions ont été intenses, tout s’est passé si rapidement lors de la finale (ndlr: victoire 3 matchs à 0 contre le HC Sion) que c’en était complètement fou. J’étais persuadé que le vainqueur de la demi-finale entre Morges et Franches-Montagnes décrocherait ensuite le titre et je ne m’étais pas trompé. J’ai eu beaucoup de chance de le vivre dès ma première année de présidence. Nous visions le titre à moyen terme même si Martin Bergeron était persuadé d’avoir les armes pour atteindre cet objectif cette saison déjà. Il a fait tout juste. Donc un grand bravo à lui et à son équipe. De mon côté, j’ai essayé de soutenir au mieux le groupe tout en me familiarisant à mes nouvelles tâches. On ne s’en rend pas compte mais être président de club représente beaucoup de travail. Et pourtant je suis prêt à rempiler.  
Photo Kevin Vaucher
Vous ne partiez pourtant pas favori face au HC Sion, candidat déclaré à la promotion en NLB. Qu’est-ce qui a fait la différence selon vous? Les deux équipes étaient très proches au niveau du jeu, mais nous avons été beaucoup plus solides mentalement. Les joueurs ont fait preuve d’un caractère et d’une combativité remarquables. Bergeron a su préparer son groupe pour qu’il soit en forme au moment opportun et cela a payé. Le vestiaire s’est soudé derrière lui et une belle dynamique s’est alors créée. Chaque joueur s’est mis au service de l’équipe ce qui a permis de faire la différence. L’effectif pour la saison 2014/2015 est-il déjà sous toit?  Pratiquement, car presque tous les joueurs ont décidé de poursuivre l’aventure sous les couleurs jurassiennes. Il était important de construire l’équipe suffisamment tôt puisque la préparation physique va très vite reprendre. Durant cette saison, on a pu constater l’importance d’avoir une condition physique irréprochable afin de ne pas arriver «grillé» au moment d’aborder les play-off. Même si nous perdons trois bons éléments (ndlr: Fabien Schneider pour des raisons professionnelles, Nicolas Bangerter pour des raisons personnelles et Timothé Tuffet qui s'en va au HC Ajoie) je reste confiant pour la saison à venir. Des départs qu’il s’agira de combler, avez-vous déjà des pistes?  Le groupe actuel est solide mais c’est certain qu’il faudra remplacer ces deux joueurs. La place d’attaquant pourrait revenir au junior du HC Ajoie Léo Gygax (qui a déjà joué des matchs avec le HCFM cette saison) tandis que nous sommes toujours à la recherche d’un défenseur pour remplacer Nicolas Bangerter. Ainsi, nous pourrons compter sur deux gardiens de grande qualité (ndlr: Thomas Hentzi et David Fragnoli), une attaque efficace menée par Nicolas Boillat et les jumeaux Siegrist, ainsi qu’une défense de poids avec Laurent Emery, Fabrice Membrez, Anthony Tomat, Cyril Taillard et Thomas Boillat notamment. Pour conclure, avez-vous un mot à dire à vos joueurs?  Sportivement et émotionnellement vous m’avez fait vivre mes plus beaux moments, merci infiniment!


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