Fiche Actualité

Une frappe efficace

Date : 19/11/2009

Une frappe efficace 

 

Les qualités de frappe sont quasiment innées. On le sait. Les hommes naissent avec un pourcentage de fibres rapides, mixtes et lentes qu’il est difficilement possible de modifier. Les études montrent invariablement qu’il est plus aisé pour quelqu’un de rapide de devenir endurant, mais que la transformation inverse tient plus du miracle que du possible.
On sait aussi qu’après un arrêt long, si les qualités d’endurance diminuent, les fibres ont tendance à redevenir plus blanches, c’est à dire, propres à la vitesse. Certainement des restes d’une adaptation préhistorique où les hommes devaient être rapides pour échapper aux prédateurs…
Revenons au combat. Même si on peut devenir très difficilement un puncheur lorsque l’on n’est pas né puncheur, il est possible d’optimiser techniquement son comportement pour atteindre des résultats quasiment identiques aux plus doués.

b1On sait que l’impact peut-être de différentes natures. Certains frappent fort et lourd et usent leurs adversaires, en diminuant les aptitudes à résister organiquement. D’autres sont électriques avec des touches précises et rapides en retour de bras dans des zones mettant en jeu ou bien les centres nerveux ou les centres de l’équilibre (tempe, pointe du menton en rotation ou en extension, plexus). Certains peuvent même moduler la puissance et la vitesse, frappant tantôt vite et peu appuyé afin de mobiliser l’autre en défense, ou tantôt plus fort mais dans des situations présentant un risque moindre de se faire contrer ou toucher en retour.

Le chose importante n’est pas en fait de devenir un frappeur du jour au lendemain. Dans un premier temps, c’est surtout de maximiser les coups que l’on donne afin de les rendre les plus efficaces possible.

b2Règle n°1 : boxer relâché…
Lorsque l’on délivre un coup de poing, les muscles qui permettent la mobilisation des os sont les muscles agonistes du mouvement. Ce qui se passe généralement, c’est que les antagonistes, ceux qui ont la fonction inverse (retour ou inverse) du mouvement, freinent la première partie. C’est le cas aussi des débutants qui sont globalement crispés lorsqu’ils boxent (syncinésie).Pour devenir plus performant, il faut s’attacher à relâcher les antagonistes.
Exemple : les dorsaux en uppercuts, les biceps en directs, les fixateurs de l’omoplate en jab etc.

Règle N°2 : être précis…
b3Ne jamais envoyer un coup sans avoir une idée directrice de l’endroit non protégé que vous voulez atteindre. A partir de votre position, il y a des cibles qu’il est inutile de vouloir frapper car la configuration ne s’y prête pas, même s’il s’agit de votre spécial. Au corps à corps, si votre adversaire se protège très bien sur les circulaires à la face, choisissez plutôt un travail en croisé (uppercut crochet) afin de faire varier sa posture, ou doublez l’uppercut pour l’obliger à se désorganiser. Repérez la cible et boxez sans la regarder…

Règle N°3 : Ne pas douter…
Si vous envoyez une série, organisez vous pour ne pas vous faire contrer au départ, et puis lâchez tout. Sans douter. Une solution intéressante consiste à avoir toujours le buste en mouvement, ce qui vous rend difficile à cadrer et à toucher. Vous pourrez avec cela, mieux utiliser les transferts de poids du corps qui vont rendre vos coups plus efficaces. L’attaque en doutant, va vous faire boxer « petit bras », et va laisser des possibilités de contre plus faciles à entrevoir et réaliser. L’erreur est de ne pas aller au bout rapidement de ce qui est prévu, ou bien de ne le faire qu’à moitié. Pour les mouvements balistiques, très rapides, il est impossible de reprendre le contrôle du geste avant la fin … alors, tant qu’à faire quelque chose, faites-le à fond.

b4Règle N°4 : programmez vos attaques en utilisant des transferts du poids du corps…
Prenez l’habitude de programmer des attaques en transferts de poids du corps, qui soient tactiquement et techniquement pertinentes. On peut ainsi transférer de gauche à droite, ou d’avant en arrière, ou en mixte.
Exemple 1: feinte du droit, gauche droite en direct transfert du poids sur l’appui avant), uppercut au foie (appui avant), remonter crochet gauche (transfert à droite), et dégagé en droite (transfert à gauche léger) puis gauche (transfert à droite léger)..
Exemple 2 : feinte du gauche (puis désaxé) large crochet droit (transfert côté gauche), pivot jambe avant afin de ne pas rester dans l’axe d’un contre bras arrière, (transfert de gauche à droite en retour) pour un nouveau crochet droit plus court (transfert de droite à gauche).

Règle N°5 : frappez avec les segments les plus alignés…
b5Il faut frapper avec la tête des métacarpes du deuxième et troisième doigt (celui de l’index et du majeur). Pourquoi ? Parce que l’impact à ce niveau n’est pas dilué par un mauvais alignement de l’articulation. Plus les os sont dans l’alignement, meilleure sera la gestion de l’action – réaction. Les têtes des métacarpes du deuxième et troisième doigt sont alignés avec les radius cubitus de manière à mieux gérer l’effet retour du choc. Enfin, plus le bloc avant-bras - poignet - main sera tonique, plus l’impact sera marqué (pensez à Chavez…). Serrez les mains, gainez les avant-bras et alignez les avant-bras sur la trajectoire idéale des coups que vous imaginez.

Règle N°6 : frappez perpendiculairement à la cible…
Afin de mieux transmettre l’onde de choc produite par votre impact, frappez perpendiculairement à la cible. Comme si vous vouliez la traverser de part en part de manière perpendiculaire. Sur un ensemble buste – tête en position normale, un uppercut au foie arrivera donc horizontalement de face ou de côté, au menton verticalement de face, au plexus horizontalement de face, à la tempe horizontalement de côté etc. Pour cela une mobilité du coude est impérative, tout en se protégeant…

b6Règle N°7 : limitez le temps des impacts…
La durée des impacts doit être la plus courte possible, tout en produisant une force importante. Pour cela, il n’y a qu’une solution : c’est sur le retour de la frappe que doivent être portés vos efforts. Concevez le coup comme une construction avec un départ et une arrivée, puis programmez la vitesse en fonction du retour. Cela vous imposera implicitement la vitesse de l’aller.

Bonne entrée dans cette année 2005, et testez votre efficacité sur quelqu’un d’autre que ce pauv’père Noël.
D’autant que j’ai ouï dire qu’il a fait quelques saisons en pro dans sa jeunesse…

par Franck Martini, le 27 Décembre 2004


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